Where Friends go, it's just Geography
- lilychkaya
- 5 févr. 2012
- 1 min de lecture
Islande, Février 2012
« Mon amie,
Il aura fallu 17 jours pour que la nuit absinthe partage enfin de son ivresse. Ma première aurore boréale aura été une dose d’énergie immense, mêlée, je dois l’avouer, à une certaine dose de panique. Mais comment te la décrire ?
Je repense à ce livre de Bouvier. Il disait « Le meilleur comme le pire de ce que nous vivons ne peut pas être dit. Les mots ont leurs limites parce qu’ils ont une odeur, une couleur, une histoire, une opacité. Ils ont trainé dans toutes les bouches, comme de très vieilles cuillères. »
Mais « au diable ! » les vieilles cuillères auront toujours un goût de reviens-y. Redit ces mots, encore, dis, redit-les. Je ne suis pas sûre de les avoir déjà entendu dans cet ordre là.
Je ne suis plus bien sûr de les avoir entendu dans les oreilles de mon matin, dans mes oreilles de ce matin.
Je ne sais plus, redit, on ne sait jamais, je pourrais les entendre de travers et te raconter une autre histoire.
Et d’ailleurs comment ferions nous pour inventer les couleurs nouvelles si nous ne pouvions utiliser ce goût ancien, ce goût qui me revient et que je connais, ce goût qui est le plus fort. Encore, et encore.
Le soleil, le soleil qui fait l’amour à la nuit, voilà l’explication la plus plausible à une aurore boréale.
Mais je réalise tout juste le temps qu’il me faudra pour entreprendre un véritable travail sur les aurores.
À toi mon amie, « Where friends go, it’s just geography. »
Tendrement, ton amie. »























Commentaires